Moshe GERSHUNI « Un cri de douleur »

Moshe GERSHUNI  « Un cri de douleur »
(UN ARTICLE ARTISTS PLANET PARU DANS ASHDOD CAFE)

Le 23 janvier 2017 le peintre et sculpteur Moshe Gershuni s’est éteint à l’âge de 80 ans. Avec lui, c’est une part d’âme de l’art israélien qui disparait.

Moshe GERSHUNI est né à Tel Aviv en 1936. Ses parents Yona et Zvi Kuttner, originaires de Pologne, ont immigré en Israël en 1929.

Le jeune Moshe a grandi dans une famille laïque, mais fréquentait une école religieuse et par la suite son œuvre sera très marquée par le Judaïsme.

L’artiste s’inscrit à l’Institut Avni d’Art et de Dessin où il commence son apprentissage auprès d’Avigor Steimatzky et de Yehezkel Steichman.

La reconnaissance de Moshe GERSHUNI en tant qu’acteur de premier plan du monde de l’art israélien arrive très tôt, et sa première exposition individuelle au Musée d’Israël de Jérusalem a lieu en 1969.

En 1980 il expose avec le sculpteur Micha Ullman à la Biennale de Venise, la même année, il commence à être représenté par la galerie Givon, de Tel Aviv.

L’œuvre de Gershuni est unique en son genre par ses nombreux aspects et ses dessins, peintures ou sculptures ont toujours laissé une place prépondérante à l’interprétation, jouant sur une vaste palette d’émotions.

L’artiste travaille parfois à l’horizontal, couvrant le sol avec du papier, se mettant à quatre pattes pour y imprimer ses mains pleines de peinture.

Son univers artistique, d’un réalisme presque physique, emprunte parfois à une iconographie religieuse, mettant en exergue des extraits de textes, et le judaïsme est souvent présent.

Ses convictions politiques et son engagement social sont omniprésentes dans son œuvre et l’une des raisons pour lesquelles, en 2003, Gershuni a refusé de se voir remettre le prix d’Israël par la ministre de la culture est que l’artiste n’a pas voulu se retrouver en présence du Premier Ministre Ariel Sharon et lui serrer la main.  A l’époque, le jury avait justifié son choix en disant de Gershuni qu’il était l’ « un des artistes les plus originaux d’Israël », et décrit son art comme un véritable « cri de douleur », un cri exprimant les souffrances du pays dans lequel il vivait.

Par Nicole SURKES   (www.artists-planet.eu) – Paru dans www.ashdodcafe.com