Le Musée italien: au cœur de Jérusalem (2)

 LE MUSÉE ITALIEN : UN LIEU DE DÉPAYSEMENT AU CŒUR DE JÉRUSALEM (2)
(UN ARTICLE ARTISTS PLANET PARU DANS LE MAGAZINE METEOR)

En 2010, plutôt par hasard, je suis tombée sur une annonce concernant la rénovation et la réouverture du musée italien de Jérusalem. Ces quelques lignes ont suffi à susciter ma curiosité. Je me suis donc dit que, la prochaine fois que j’irais en ville, j’en profiterais pour descendre la rue Hillel et visiter ce musée.

La deuxième salle est réservée aux tissus. C’est ici que les plus grands

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changements ont eu lieu. Le joyau des nouvelles acquisitions est un très beau revêtement rouge pour la Tora. Sur le mur, une installation vidéo montre au visiteur les multiples phases nécessaires pour rendre à ce revêtement, au départ plutôt abîmé, sa beauté d’origine. Les images transmettent non seulement le savoir-faire qu’une telle conservation nécessite, mais aussi la passion et la patience qui se cachent derrière chacune de ces étapes.

La troisième salle contient des œuvres en bois. Le visiteur y trouve u
ne arche sainte du 17e siècle de San Daniel del Friuli, une communauté près de Trieste en Italie. Cette œuvre présente l’intérêt particulier d’être l’ouvrage d’un artiste juif alors que les arches étaient généralement commandées chez des artistes non-juifs. En effet, il était normalement interdit aux Juifs d’apprendre ou d’exercer un métier artisanal.

La dernière salle est consacrée aux parchemins et aux contrats de marartists-planet-meteor-magazine-2iage, décorés à la main. Mais les pièces les plus surprenantes et les plus intéressantes sont les lettres écrites par Théodore Herzl. Adressées à Félice Ravenna, un des dirigeants de la Fédération sioniste italienne, ces lettres donnent un compte rendu des entretiens de Théodore Herzl avec le pape et le roi d’Italie.

C’est Umberto Nahon qui a rassemblé, dans les années 60, la collection du musée, en coopération avec les communautés juives d’Italie et d’Israël. Les objets réunis ont été conservés dans une pièce adjacente à la synagogue jusqu’en 1981, date à laquelle le musée a été fondé. Le ministère israélien de la Culture n’a reconnu le musée qu’un an plus tard, après certains changements.

Dans ce lieu, le visiteur est entraîné vers un autre monde, dans une atmosphère de beauté, d’antiquité, jusque dans les détails.

Nicole SURKES  (www.artists-planet.eu– Paru dans METEOR MAGAZINE