Les Roulas d’Abel Pann (2)

Les Roulas d’Abel Pann (première partie)
(un article ARTISTS PLANET paru dans « ROULA MAGAZINE »)

Abel Pann, un des plus grands artistes à s’être fait un nom en Israël et dans le monde pour ses partists-planet-roula-magazine-4ortraits de roulas sensuelles et colorées, est né en 1883 à Vitebsk dans le même « schtetel » que Marc Chagall.

Il est issu d’une famille de rabbins et son père dirige une Yeshiva. Mais dès l’enfance il ne s’intéresse qu’au dessin. C’est auprès du peintre Yehuda Pen de Vitebsk, considéré comme le représentant de la « renaissance juive » dans l’art du début du XXe siècle, le maître de Chagall, que le jeune Abba Pfeffermann commence à développer son style unique.

Rompant alors avec la tradition familiale, il quitte le foyer à l’âge de 13 ans et commence à roul’er sa bosse avec quelques roubles en poche, pour poursuivre des études d’art. Russie, Pologne… il gagne sa vie en travaillant dans des imprimeries où il apprend le métier de graveur.

En 1898, il est reçu à l’Académie des Beaux-Arts d’Odessa. Puis à Vienne, il fait la connaissance d’une roula bien roulée, Esther Nussbaum, sa future épouse.artists-planet-roula-magazine-6

En 1903, il prend un train qui roul’ vers la France pour s’installer à Paris, dans le XVe arrondissement, près de la gare Montparnasse. Là, il se lie d’amitié avec des artistes locaux et complète sa formation artistique auprès du peintre William-Adolphe Bouguereau, professeur à l’école parisienne des Beaux-Arts. Son sens de l’observation et sa disposition naturelle à l’humour lui apportent ses premiers succès dans la caricature. Ses dessins sont publiés dans diverses revues (Le Rire, Mon Dimanche…). Dans la presse, il prend souvent parti contre l’antisémitisme. Il demeurera à Paris jusqu’en 1917.

Lire la suite

Nicole SURKES, la roula d’www.artists-planet.eu (paru dans Roula Magazine)

 

Jacky COHEN TANUGI: un artiste en devenir permanant

Jacky COHEN TANUGI: un artiste en devenir permanant
(présentation d’artiste par ARTISTS PLANET)

 Jacky COHEN TANUGI (Betsalel) est né à Tunis en 1960. Sa famille, juive, immigre vers Paris en 1964 pour venir s’installer au Marais.

C’est sa rencontre avec le peintre et poète mexicain Arzola Barrera Carlos, en 1992, qui va le pousser vers la peinture.
D’abord pour entrer en communication avec cet artiste voyageur prolifique qui dessine, peint et écrit, puis comme une passion qui occulte tout le reste.jacky cohen tanugi betsalel

Leur amitié, vécue comme un voyage initiatique, va profondément marquer Jacky Cohen Tanugi et lancer sa carrière artistique.
Arzola, dont il devient l’agent artistique à Paris, va le familiariser à différentes techniques de peinture, à la préparation des supports et des pigments.

En 1996 il crée Arbaca au Forum des Halles, un concept d’atelier-galerie permanent où défileront les peintres, sculpteurs, photographes et autres artistes du tout Paris pour créer in-situ. Ses travaux y seront exposés jusqu’en 1999.

Après la mort d’Arzola en 1999, invité à exposer à Marseille par la galerie Dukan,  Jacky COHEN TANUGI présentera à Radio Judaïca le synopsis de son livre « Lettres d’un poète à un voyou », dédié au peintre et poète mexicain.

auburn- 2009 (Jacky Cohen Tanugi)Préférant se réaliser en marge des cimaises des galeries classiques, il installe un atelier-galerie sauvage sur le parvis de Beaubourg où il pourra peindre directement face au public, et exposer en continu pendant 10 ans.

Ses œuvres sont également présentées depuis 2009 dans la galerie parisienne Image In Air.

Curieux de toutes formes d’expression, il se forme aussi à la sculpture et à la céramique auprès de Guy Honoré, collabore avec Patrizia Horvath à l’écriture et la mise-en-scène d’une pièce de théâtre commémorant le soulèvement de la commune de Paris, et se familiarise à la création digitale à partir de 2013.

Parallèlement à ses expositions parisiennes, l’artiste part en 2010 au Vietnam pour exposer dans la galerie Ho à Ho Ian, et pour réaliser des fresques murales dans un grand hôtel de Mui Nê, où il va exposer des sculptures de coquillages créées in situ.

jacky cohen tanugi "betsalel""En 2012 il voyage en Inde pour réaliser une grande fresque murale pour l’hôtel Little Italy, à Goa.

Utilisant l’art comme « dernier rempart contre l’ennui »  Jacky COHEN TANUGI, Betsalel, multiplie les matières, les techniques et les supports depuis plus deux décennies.

Éloigné de tout académisme  il  trace un langage en devenir personnel et  marginal, inscrit dans la lignée de la figuration libre, qu’il fait évoluer à travers ses créations.

Caroline CHAMLA (www.artists-planet.eu– Présentation écrite pour le site www.jacky-cohen-tanugi.eu

 

Les moutons de Ménashe KADISHMAN

Les moutons de MENASHÉ KADISHMAN
(UN ARTICLE ARTISTS PLANET PARU DANS ASHDOD CAFE)

Depuis son décès en mai 2015, les portraits de moutons de Menashe
Kadishman – caractéristiques de son travail – peuvent être vus dans la quasi-totalité des galeries du pays. Pourtant, il y a environ dix asans-titre-6ns, ses œuvres avaient été unilatéralement retirées des vitrines des galeries d’Israël. A l’époque, on pensait que de nombreux faux circulaient et Kadishman avait pris la décision de retirer ses œuvres du marché de l’art israélien durant cinq ans.

Kadishman lui-même affirmait que sa carrière artistique n’avait pas commencé avec des moutons, mais avec un arbre. Il en peignit un sur le mur du musée d’Israël à l’occasion de son 25e anniversaire.

Son art ne connut pas immédiatement la reconnaissance et le succès. Mais le jeune artiste ne se laissa pas décourager pour autant et continua ses expérimentations sur le thème de la nature et de l’art en exposant des arbres décorés et des sculptures au milieu de la forêt, comme à Montevideo en Uruguay, puis à Central Park à New York.

Il alla plus loin dans son art avec les Negative trees (Arbres en négatif), qu’il exposa au Lac Berta , à Duisbourg en Allemagne.

Plus tard, Menashe Kadishman abandonna les arbres et la forêt pour se consacrer aux Kadishfeuilles. Son installation Shalechet (Les Feuilles mortes) représente des visages à la bouche grande ouverte, comme Le Cri de Munch. Elle est située dans l’un des espaces vides du bâtiment de Libeskind du Musée juif de Berlin, où plus de 10 000 visages découpés dans de lourds disques d’acier recouvrent le sol. Ces visages ont vocation à rappeler aux visiteurs les victimes innocentes d’hier, d’aujourd’hui et de demain.

Kadishman naît en 1932 à Tel Aviv, en Palestine sous mandat britannique. Il se voit comme un pionnier et devient berger dans un kibboutz. Il entame ensuikadte une carrière artistique en étudiant la sculpture avec Rudi Lehmann et Moshe Sternschuss.

Plus tard, il s’installe à Londres, où il poursuit ses études à la Saint Martins School of Art et à la Slade School of Fin
e Art. Il reste 12 ans en Angleterre, où il expose pour la première fois des sculptures crues et imposantes qui traduisent sa perception d’Israël.

Même après son retour en Israël, il réalise de nombreuses expositions en Amérique et en Europe. Il représente ainsi son pays à la Documenta de Cassel en 1968, et en 1978 à la Biennale de Venise où, revenant à son sujet de prédilection, il transforme son stand en étable et lui donne vie avec des moutons exposés en chair et en os.

Il reçoit le prix Israël en 1995.

Nicole SURKES  (www.artists-planet.eu) – paru dans Ashdod Cafe

 

Le Musée italien: au cœur de Jérusalem (2)

 LE MUSÉE ITALIEN : UN LIEU DE DÉPAYSEMENT AU CŒUR DE JÉRUSALEM (2)
(UN ARTICLE ARTISTS PLANET PARU DANS LE MAGAZINE METEOR)

En 2010, plutôt par hasard, je suis tombée sur une annonce concernant la rénovation et la réouverture du musée italien de Jérusalem. Ces quelques lignes ont suffi à susciter ma curiosité. Je me suis donc dit que, la prochaine fois que j’irais en ville, j’en profiterais pour descendre la rue Hillel et visiter ce musée.

La deuxième salle est réservée aux tissus. C’est ici que les plus grands

artists-planet-meteor-magazine-3
changements ont eu lieu. Le joyau des nouvelles acquisitions est un très beau revêtement rouge pour la Tora. Sur le mur, une installation vidéo montre au visiteur les multiples phases nécessaires pour rendre à ce revêtement, au départ plutôt abîmé, sa beauté d’origine. Les images transmettent non seulement le savoir-faire qu’une telle conservation nécessite, mais aussi la passion et la patience qui se cachent derrière chacune de ces étapes.

La troisième salle contient des œuvres en bois. Le visiteur y trouve u
ne arche sainte du 17e siècle de San Daniel del Friuli, une communauté près de Trieste en Italie. Cette œuvre présente l’intérêt particulier d’être l’ouvrage d’un artiste juif alors que les arches étaient généralement commandées chez des artistes non-juifs. En effet, il était normalement interdit aux Juifs d’apprendre ou d’exercer un métier artisanal.

La dernière salle est consacrée aux parchemins et aux contrats de marartists-planet-meteor-magazine-2iage, décorés à la main. Mais les pièces les plus surprenantes et les plus intéressantes sont les lettres écrites par Théodore Herzl. Adressées à Félice Ravenna, un des dirigeants de la Fédération sioniste italienne, ces lettres donnent un compte rendu des entretiens de Théodore Herzl avec le pape et le roi d’Italie.

C’est Umberto Nahon qui a rassemblé, dans les années 60, la collection du musée, en coopération avec les communautés juives d’Italie et d’Israël. Les objets réunis ont été conservés dans une pièce adjacente à la synagogue jusqu’en 1981, date à laquelle le musée a été fondé. Le ministère israélien de la Culture n’a reconnu le musée qu’un an plus tard, après certains changements.

Dans ce lieu, le visiteur est entraîné vers un autre monde, dans une atmosphère de beauté, d’antiquité, jusque dans les détails.

Nicole SURKES  (www.artists-planet.eu– Paru dans METEOR MAGAZINE

 

Menashe Kadishman (ENG)

Menashe Kadishman

Israeli sculptor and painter Menashe Kadishman passed away this month a year ago (May 2015) at the age of 82. Displayed throughout the world, some of his metal sculptures can be seen in central locations in Israel. He was awarded the Israel Prize for Sculpture in 1995.

The many works produced by the Israeli sculptor and painter Menashe Afficher l'image d'origineKadishman often surprised and bring up to discussion the boundaries
between high art and low art. At the 1978 Venice Biennale, he displayed a live flock of sheep stained blue (a “moving painting”, he called it).

The sheep became for Kadishman another symbol of human sacrifice and the story of the shepherd who turned into an artist became part of his personal story. Kadishman’s large physique, wild beard, loose long white shirt, and sandals enhanced his image of a man of the nature.

 In his youth, he worked as a shepherd on Kibbutz Ma’ayan Baruch – an experience which had a significant impact on his later artistic work.

Résultat de recherche d'images pour "menashe kadishman"In 1995, he began painting hundreds of portraits of sheep, which became his artistic trademark

In his sculptures, Kadishman developed a signature style of cutout silhouettes made of steel, some reaching a height of 6 metres or more, somehow preserving the sensitive qualities of the line drawings from which they derived.

In 1997, the round, open-mouthed faces, made from iron, that had been part of his previous works were accumulated and spread on a gallery floor in Tel Aviv, with the title Shalechet – Hebrew for fallen leaves. This work grew and was exhibited elsewhere, culminating in a permanent installation of 20,000 pieces in Daniel Libeskind’s Jewish Museum in Berlin. Walking on the metal heads – as there is no other way of seeing it – is an unforgettable experience.

Afficher l'image d'origineKadishman experimented with works exploring the relationship between nature and art. A series of environmental works, The Forest (Montevideo, Uruguay, 1969; New York Central Park, 1970; Haus Lange Museum, Krefeld, Germany, 1972) combined man-made yellow plates with the natural environment. Going one step further, he painted a tree in yellow organic paint (Jerusalem, 1972).

His sculpture spanned two different trends in the art of the second half of the 20th century. The first, concerned with its own form, materiality and gravity, peaked in the mid-1960s to mid-1970s, especially in Britain and the US, and Kadishman was a fluent contributor. Examples include the minimalist aluminium and glass sculpture Segments (1968) at the Museum of Modern Art in New York; the yellow painted Suspense (1966) at the entrance to the Israel Museum, Jerusalem; Uprise (1967-74) in the Habima National Theatre Square, Tel Aviv; and Suspended (1968-76) at the Storm King Art Center, New York.

The other trend, from the early 1980s, related to art as a carrier of meaning: myths, memories and narratives, personal and collective. The sacrifice of Isaac was a major theme in Kadishman’s sculpture of the 1980s, which developed from the paintings of sheep he had started doing in 1979 and continued until his last days.

In the early 1990s he began a poignant series of works on a theme rarely approached by a male artist: birth. In these works the child is brutally detached, head down, from the mother’s body in a moment of mutual pain.

Kadishman was born in Tel Aviv to Bilha, a teacher and painter, and Ben Zion Kadishman, an industrial worker and sculptor, who emigrated from Ukraine in the early 1920s. He received his first artistic training from 1947 to 1950 with the sculptor Moshe Sternschuss, one of the founders of the modernist art group New Horizons, and then with the sculptor Rudi Lehmann, known for his sculptures and prints of animals.Afficher l'image d'origine

In 1959 Kadishman went to London to study at St Martin’s School of Art, at the time the hub of the New Generation of British sculptors led by Anthony Caro. After a year or so he moved to the Slade School of Art and studied with Reg Butler. The transition of British sculpture from the figurative and mythical tendencies of the 1950s to the abstract, industrial-influenced works of the 1960s is apparent in Kadishman’s early sculpture as he replaced bronze and stone with aluminium, glass and steel.

The curator of his 1965 first solo show in London’s Grosvenor Gallery, Charles S Spencer preferred to link his work to the artist’s native land, Israel ‘with its harsh, linear landscape, vast deserts (sic!), bare mountain ranges’ and to his ‘Hebraic attitude’. In 1967 Kadishman won the first prize for sculpture at the 5th Paris Biennale for young artists and in 1968 participated in Documenta 4 in Kassel, Germany.

Afficher l'image d'origineBeing a foreign artist in Britain was not easy in those days, as Kadishman related in the 2011 book on his sculptures by Marc Scheps. Being Israeli, without a British passport, prevented him from participating in official exhibitions, a painful experience that made him feel as if he did not belong in art circles. But it also had a liberating effect: “I suddenly understood that whether I followed or did not follow a certain trend, or was or was not influenced by a certain artist, my work emanated from within me – with no passports, permissions and accepted notions.”

The figure of the donkey emerged as a central feature in Kadishman’s most recent work. As the common Middle Eastern beast of burden, it expresses the agricultural society in which he grew up. But the donkey is also the animal that Abraham left behind at the foot of the mountain as he climbed with Isaac to the sacrifice. Finally, according to Jewish tradition the Messiah will arrive at the gates of Jerusalem on the back of a white donkey, signifying the end of bloodshed and sacrifice.

Afficher l'image d'origineIn 1965 he married Tamara Alferoff, a British psychotherapist, and they had two children, Ben and Maya. In 1972, they separated and he returned to Israel. His career prospered in the following years, both in Israel and internationally. In 1995 he was awarded his country’s highest honour, the Israel Prize.

He is survived by his children and six grandchildren.

Dr. Shirat-Miriam SHAMIR (Docteur en Arts et commissaire d’exposition)

Le Musée italien: au cœur de Jérusalem (1)

Le musée italien : Un lieu de dépaysement au cœur de Jérusalem (1)
(un article ARTISTS PLANET paru dans le magazine METEOR)

En 2010, plutôt par hasard, je suis tombée sur une annonce concernant la rénovation et la réouverture du musée italien de Jérusalem. Ces quelques lignes ont suffi à susciter ma curiosité. Je me suis donc dit que, la prochaine fois que j’irais en ville, j’en profiterais pour descendre la rue Hillel et visiter ce musée.OLYMPUS DIGITAL CAMERA

Au premier étage d’un bâtiment qui hébergeait, dans le temps, l’Institut catholique allemand, proche de la porte de Jaffa, se trouvent la synagogue Conegliano Veneto et le musée Umberto Nahon, plus communément nommé le musée italien.

En 1952, la synagogue avait été transportée intégralement de Conegliano, un village italien situé entre Padoue et Venise, à Jérusalem. Elle n’était plus utilisée depuis le début du 20e siècle, à la suite du départ de la population juive.

Des inscriptions révèlent que sa construction avait commencé en 1701 pour être achevée en 1719.

Bâtie dans le style baroque, en grande partie en bois doré, elle est très pittoresque et mérite vraiment le détour.

Après avoir franchi la grille d’entrée, le visiteur entre dans un petit couloir qui sépare la synagogue du musée. A droite de l’entrée, se trouve le musée, composé de quatre salles. Les objets exposés datent, pour la plupart, des périodes baroque et rococo. Il y a aussi quelques œuvres plus récentes. Elles représentent à merveille la culture juive italienne. Chaque salle contient des pièces presque toutes liées aux rites juifs.

Dans la première salle, les ornements sont en métal. La plupart des objets de cette collection servent à décorer la Tora. Une couronne ornée de canons frappe le visiteur. Elle a été réalisée en 1949 par des Juifs du Piémont, en l’honneur du roi Carlo Alberto qui leur avait accordé l’émancipation et qui, pour cette raison, jouissait de leur admiration. Une autre couronne, moins élaborée, est datée de 1685. Elle est probablement parmi les premières couronnes de Tora.

Lire la suite

Nicole SURKES  (www.artists-planet.eu– Paru dans METEOR MAGAZINE

 

Menashé KADISHMAN: une histoire de moutons

Menashé Kadishman, une histoire de moutons
(un article ARTISTS PLANET paru dans le magazine METEOR)

Depuis son décès en mai 2015, les portraits de moutons de Menashe
KadishmKadishan – caractéristiques de son travail – peuvent être vus dans la quasi-totalité des galeries du pays. Pourtant, il y a environ dix ans, ses œuvres avaient été unilatéralement retirées des vitrines des galeries d’Israël. A l’époque, on pensait que de nombreux faux circulaient et Kadishman avait pris la décision de retirer ses œuvres du marché de l’art israélien durant cinq ans.

Kadishman lui-même affirmait que sa carrière artistique n’avait pas commencé avec des moutons, mais avec un arbre. Il en peignit un sur le mur du musée d’Israël à l’occasion de son 25e anniversaire.

Son art ne connut pas immédiatement la reconnaissance et le succès. Mais le jeune artiste ne se laissa pas décourager pour autansans-titre-6t et continua ses expérimentations sur le thème de la nature et de l’art en exposant des arbres décorés et des sculptures au milieu de la forêt, comme à Montevideo en Uruguay, puis à Central Park à New York.

Il alla plus loin dans son art avec les Negative trees (Arbres en négatif), qu’il exposa au Lac Berta , à Duisbourg en Allemagne.

Plus tard, Menashe Kadishman abandonna les arbres et la forêt pour se consacrer aux feuilles. Son installation Shalechet (Les Feuilles mortes) représente des visages à la bouche grande ouverte, comme Le Cri de Munch. Elle est située dans l’un des espaces vides du bâtiment de Libeskind du Musée juif de Berlin, où plus de 10 000 visages découpés dans de lourds disques d’acier recouvrent le sol. Ces visages ont vocation à rappeler aux visiteurs les victimes innocentes d’hier, d’aujourd’hui et de demain.

Kadishman naît en 1932 à Tel Aviv, en Palestine sous mandat britannique. Il se voit comme un pionnier et devient berger dans un kibboutz. Il entame ensuikadte une carrière artistique en étudiant la sculpture avec Rudi Lehmann et Moshe Sternschuss.

Plus tard, il s’installe à Londres, où il poursuit ses études à la Saint Martins School of Art et à la Slade School of Fin
e Art. Il reste 12 ans en Angleterre, où il expose pour la première fois des sculptures crues et imposantes qui traduisent sa perception d’Israël.

Même après son retour en Israël, il réalise de nombreuses expositions en Amérique et en Europe. Il représente ainsi son pays à la Documenta de Cassel en 1968, et en 1978 à la Biennale de Venise où, revenant à son sujet de prédilection, il transforme son stand en étable et lui donne vie avec des moutons exposés en chair et en os.

Il reçoit le prix Israël en 1995.

Nicole SURKES  (www.artists-planet.eu) – paru dans le magazine METEOR

 

The atypical career of Betsalel

Betsalel (born Jacky COHEN TANUGI) was born in Tunis in 1960. His family, of Jewish origin, immigrated to Paris in 1964 to settle in the Marais district.

It was his meeting with the Mexican painter and poet Arzola Barrera Carlos in 1992 that would push him to pursue painting.

First to enter into communication with this prolific artist traveller who drew, painted and wrote, and then as a passion that would overshadow everything else.

Arzola, for whom he would become artistic agent in Paris, would familiarize him with different painting techniques and with the preparation of media and pigments.

Their friendship, experienced as a journey of initiation, would have a profound effect on Jacky COHEN TANUGI and launch his artistic career.

In 1996, he created Arbaca at the Forum des Halles, a permanent gallery-studio concept where a long line of painters, sculptors, photographers and other artists from all of Paris would come to create in situ. His works would be exhibited there until 1999.

After the death of Arzola in 1999, having been invited to exhibit in Marseille by the Dukan gallery, Jacky Cohen Tanugi would present the synopsis of his book “Letters from a Poet to a Rogue” dedicated to the Mexican painter and poet to Radio Judaïca.

Preferring to make his mark on the margins of conventional galleries, he set up a raw gallery-studio on the forecourt of Beaubourg where he could paint directly facing the public, and where he would continually exhibit for 10 years.

His works had also been presented in the Paris gallery Image In Air since 2009.

Interested in all forms of expression, is also trained in sculpture and ceramics with Guy Honoré and collaborated with Patrizia Horvath in writing and the staging of a play commemorating the uprising of the Paris commune, and began studying digital art in 2013.

Alongside his Parisian exhibitions, in 2010 the artist went to Vietnam to exhibit in the gallery Ho Ho Ian, and to create murals in a large hotel in Mui Nê, where he would exhibit sculptures of seashells created in situ.

In 2012 he travelled to India to make a large mural for the hotel Little Italy, in Goa.

Using art as a “last line of defence against boredom” Jacky Cohen Tanugi, who would take the name Betsalel in 2016, for over two decades he would multiply the materials, techniques and media he used.

Free from any from any didactic academicism, he traces a language that has become personal and marginal in the tradition of free representation, a language he has evolved through his creations.

www.artists-planet.eu

Pour en voir plus

Nira NISENHOLTZ CHAMLA – The Passenger

Nira NISENHOLTZ CHAMLA was born in Buenos Aires in 1937 and began her career as a professional artist after
graduating from the Fernando Fader Art School in 1956.

After working four years in the studio of the painter Urruchúa , she left Argentina to live on an Israeli kibbutz.

She worked with Streichman and Propes, participating to the introductio of abstract art in Israel, and presented her first solo exhibitions in 1962.

Welcomed and recognized by the Israeli press, and subsequently by a French public, she began to acquire her international stature in the 60s.

She made a series of solo exhibitions in Israel and in France, where, in 1968, she won the Paris Prix de Peinture Art Abstrait, and exhibited in South America.

In 1966-1967, she worked with sculptor Marino Marini in his Paris studio and began to use mixed media.
In 1985, she settled in the south of France and created her own teaching workshop while continuing to exhibit.

With a mastery of gesture acquired over more than sixty years of a career while retaining a great spontaneity, Nira NISENHOLTZ CHAMLA explores a variety of techniques, ranging from abstract expressionism to massy projections or collage, and roams the borderland between abstract gesture and figurative representation.

Her signature style, however, remains this physical painting, this matter shaped by the body, testifying to the inner monologue of the artist.

Nira Nisenholtz – La Pasajera

Nira Nisenholtz nació en Buenos Aires en 1937 y comenzó su carrera de artista profesional luego de graduarse en la Escuela de Arte Fernando Fader en 1956.

Tras haber pasado cuatro años en el atelier del pintor Urruchua, deja Argentina para vivir en un kibutz israelí.

Allí trabajó junto a Streichman y Propes, precursores del arte abstracto en Israel, y presenta sus primeras exposiciones individuales en 1962.

Aclamada y reconocida por la prensa israelí, y luego por la francesa, comenzó a adquirir su renombre internacional en los años 60.

Combina las exposiciones individuales en Israel y Francia, donde obtiene el premio Pintura Arte Abstracta de Paris en 1968, y expone en Sudamérica.


De 1966 a 1968 trabaja en escultura junto a Marino Marini en su atelier parisino y comienza a emplear técnicas mixtas.

En 1985 se instala en el sur de Francia y crea su propio atelier de enseñanza, mientras continúa exponiendo.

Con su control del gesto adquirido en más de 60 años de carrera, con una gran espontaneidad, Nira Nisenholtz explora varias técnicas, que van desde un expresionismo abstracto a las proyecciones de la materia o al collage, y recorre las fronteras entre gesto abstracto y representación figurativa.

Pero su distintivo sigue siendo esa pintura física, esa materia trabajada en el cuerpo, testimonio del monólogo íntimo del artista.